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ITINERAIRES SYNCHRONES
EVA ALONSO / CHRISTOPHE GALATRY
2018
Convaincu de la nécessité de faire participer l’art aux débats contemporains sur le développement urbain, le Laboratoire International pour l’Habitat Populaire souhaite au travers de la démarche initiée en 2016 « Villes et peuples protagoniste » (expressions régulières de différentes formes de langages), contribuer à la construction d’un savoir et d’une analyse critique de la production contemporaine de l’aménagement du territoire, de la ville, de l’habitat ;cela en présentant les travaux d’artistes que les phénomènes urbains intéressent. L’exposition « itinéraires synchrones » organisée du 25 novembre au 7 janvier 2017 s’inscrit dans ce cycle et sera l’occasion d’une rencontre avec les deux artistes le 1er Décembre 2017 au siège du Laboratoire International pour l’Habitat Populaire.
Notre projet est une action. Un désir profond et commun de partager ce qui nous anime, notre vision de deux villes Buenos Aires et Marseille, le pari de marcher ensemble et conjurer par cet acte profond la distance et le temps qui nous séparent. Ainsi croiser notre vision de deux villes côtières, de faire se rencontrer par notre regard photographique deux univers urbains par des chemins aléatoires que chacun emprunte. Dialoguer et partager à travers nos confrontations visuelles l’essence de deux rives si lointaines l’une de l’autre dans des forces attractions opposées que tout semble éloigner. Désir de rapprocher ces deux bords dans un même espace temps. Une certaine façon de partager nos visions urbaines c’est imposé à nous par un mouvement synchrone créé dans des coïncidences temporelles et par la dérive de nos circulations dans les deux villes. Le dialogue des contrastes et des similitudes c’est enclenché découvrant des correspondances des questionnements des télescopages entre Buenos Aires et Marseille, interrogeant notre espace fait d’interstice entre la mer le fleuve ou la ville. Des espaces de circulations d’où se déroule des actions interdépendantes à travers des images abstraites et concrètes. Ce dialogue des espaces mets en évidence des séries d’images, des ramifications en rhizomes qui interagissent entres elles sur des registres, et interfaces différentes entre l’architecture, l’urbanisme et la nature, mais aussi sur des interstices parfois floues. Des télescopages visuels faits d’extraits de différentes typologies urbaines brouillant les pistes d’une explication simple. L’itinéraire est ici notre mode de traversée, sans jamais rester, récoltant nos impressions, allant d’un endroit l’autre. Traversées non linéaires, nous buttant sur des lignes infranchissables, des zones improbables ou transformées mais dont les stigmates forment des similitudes que nos images peuvent révéler dans des séquences alternant le délaissé autant que l’appropriation spatiale. De ces itinéraires entre nous est né cet échange de réalités cartographié. Une mémoire visuelle de territoires. Les modes de visualisations de ce travail peuvent être multiples, autant dans une projection permettant des successions d’images sur un ou plusieurs écrans, que dans des présentations imprimé.
Texte Eva Alonso Christophe Galatry